Il existe un regard propre à l’homme méditerranéen. Formé à la clarté et à la netteté, il se manifeste par une sensibilité rigoureuse, par la capacité à réinventer le paysage en interrogeant la lumière. Cela le conduit à ne pas tricher et à s'effacer devant la réalité pour en extraire la force et la beauté.
En soixante ans de peinture, Jean-Claude Quilici n’a cessé de montrer ces qualités qui caractérisent les grands paysagistes provençaux. Comme eux, il possède l’art de travailler chaque site dans sa lumière singulière, d’en fixer fidèlement force et rayonnement. Aussi ses toiles s’imposent-elles comme autant d’évidences. Elles se reconnaissent immédiatement.
Né à Marseille, JC Quilici s’est construit au contact des quartiers pittoresques, de la richesse d’une lumière typiquement méditerranéenne, des collines blanches, de l’harmonie du ciel et de la mer. Il leur doit la magie de ses bleus et l’éclat de ses blancs, composantes essentielles de sa palette.
L’artiste s’est pourtant révélé dans sa confrontation avec les Alpilles ou les paysages de la Haute Provence. Là se situe son creuset, son périmètre artistique. Il se nourrira également des différentes expériences plastiques ramenées de ses nombreux voyages: la Grèce, l’Espagne, la Corse, le Portugal ou la Tunisie. Ces paysages parlent à son coeur et nourrissent sa création. Ils enrichissent sa gamme chromatique de couleurs éclatantes.
Les compositions très structurées, expriment au moyen de taches et d’aplats, la densité du paysage. Quilici aime l’architecture, la distribution des masses, l’ajustement des volumes, le partage des couleurs et la densité de la matière. Il dégage le secret des lieux par sa façon d’interroger l’espace et de nous le restituer.
Certes, l’oeuvre de Quilici doit sa puissance et son originalité à l’acuité du regard qu’il porte sur la nature et à ses capacités techniques. Mais elle le doit aussi à l’héritage qui l’habite et qu’il a ouvert à la modernité. Ayant retenu et adapté la leçon des grands paysagistes du sud, Jean-Claude Quilici incarne aujourd’hui l'expressionnisme provençal. Il en est, sans contexte, le meilleur représentant.